Tout d'un coup, dans le petit chemin creux, je m'arretai touché au cour par un doux souvenir d'enfance : je venais de reconnaître, aux feuilles découpées et brillantes qui s'avançaient sur le seuil, un buisson d'aubépines défleuries, hélas, depuis la fin du printemps. Autour de moi flottait une atmosphere d'anciens mois de Marie, d'apres-midi du dimanche, de croyances, d'erreurs oubliées. J'aurais voulu la saisir. Je m'arretai une seconde et Andrée, avec une divination charmante, me laissa causer un instant avec les feuilles de l'arbuste. Je leur demandai des nouvelles des fleurs, ces fleurs de l'aubépine pareilles a de gaies jeunes filles étourdies, coquettes et pieuses. "Ces demoiselles sont parties depuis déja longtemps", me disaient les feuilles.